Discours d’ouverture de Monsieur le Bâtonnier Vincent BRAULT-JAMIN
Monsieur le Président du Conseil Département,
Monsieur le Procureur de la République,
Mesdames et Messieurs les hautes autorités sous leurs titres et qualités respectifs,
Mes chers Confrères,
Mesdames, Messieurs,
Pour un Barreau comme celui de TOURS, composé de 300 avocats, se porter candidat pour organiser un évènement national comme celui des assises des avocats d’enfants était une première, une véritable gageure, voir même un projet un peu fou quand on observe la taille des barreaux qui nous ont précédé.
Aujourd’hui vous êtes là, en nombre, ce qui démontre que notre démarche n’a pas été insensée, et soyez en remerciés, vous qui avez manifestement réussi à trouver un moyen de transport dans ce contexte de mouvement social.
En tout état de cause, ce défi n’aurait tout d’abord pas pu être relevé sans la force vive que constitue la Commission mineurs du Barreau de Tours, composée de 63 avocats, et surtout du bureau d’organisation, composé de Maîtres Valérie JABOT, bien connue des tourangeaux et des Saint-Cyriens, Isabelle GERDET, Yasmina SELATNA, Jihane BENDJADOR, Constance CROISÉ, et Cécile BERTRAND.
Je tiens à les remercier chaleureusement pour le temps consacré à la préparation de ces Assises, et je sais combien leur engagement au côté des enfants les a porté pour arriver à l’évènement d’aujourd’hui.
Mes remerciements vont ensuite au Conseil Départemental d’Indre-et-Loire qui a tout mis en œuvre pour que ces assises soient une réussite.
La qualité des relations instaurées sous votre présidence, Monsieur PAUMIER, ainsi que l’efficacité et l’écoute du directeur de la prévention et de la protection de l’enfant et de la famille, Monsieur Nicolas BARON, sont amplement démontrées à la lecture du programme établi en commun.
Je me réjouis que ces échanges fructueux soient appelés à perdurer dans le temps, puisque nous avons signé le 20 novembre dernier, dans vos locaux, la Charte constitutive de l’Observatoire Départemental de la Protection de l’Enfance.
Vous pouvez compter, ainsi que vos services, sur l’implication des avocats tourangeaux.
Parmi nos partenaires, figurent également la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
Entre autre, le Barreau a signé avec elle et le Tribunal de Grande Instance en 2014 une convention destinée à assurer une meilleur défense des mineurs qui se résume simplement : un enfant = un avocat.
Le jeune est ainsi assuré d’avoir toujours à ses côtés le même avocat qui, en ayant un suivi et une meilleure connaissance du mineur, de son environnement, de son évolution, saura d’autant mieux exercer ses missions d’assistance et de défense.
La connaissance, la confiance, demeurent aujourd’hui les fondements d’une assistance de qualité.
Encore, le Barreau travaille en partenariat avec la Maison des Droits de l’Enfant de Touraine, avec qui nous organisons chaque année un Tribunal pour Enfants fictif, manifestation qui le 21 novembre dernier, a permis à 1000 enfants du département de découvrir cette justice qui se déroule à huis clos.
Parmi nos partenaires, figure également l’Association d’Aide aux Enfants malades (l’ADEL), ou encore l’UNICEF dont je ne présente pas l’action tant elle est connue.
Enfin, je n’oublie pas nos sponsors que vous pourrez retrouver sur les différents stands disposés à l’entrée : l’éditeur juridique DALLOZ, l’Ecole du Centre Ouest des Avocats, la Société de Courtage des Barreaux et la Banque Tarneaud.
Je ne peux pas terminer ces remerciements sans dire un mot du concepteur des affiches et des sculptures, notre confrère Pascale BREMANT, preuve que notre Barreau recèle les talents les plus divers, signe d’une vitalité dans bien d’autres domaines que le droit.
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Aux enfants citoyens.
Quel thème que celui choisi par notre commission mineurs pour ces XXe assises !
Ce thème claque comme un slogan, comme un drapeau flottant au vent.
Ce drapeau, c’est celui porté par la Marianne sur les barricades peinte en 1830 par Eugène DELACROIX, dans son tableau dénommé La liberté guidant le peuple.
Souvenez-vous, à sa gauche, il a représenté un enfant des rues de Paris, brandissant un pistolet, le petit Gavroche que décrira plus tard Victor HUGO dans ses Misérables.
C’était l’apprentissage violent de la citoyenneté dans ce XIXe siècle révolutionnaire.
Au XXe siècle, ce fut l’apprentissage feutré par la reconnaissance juridique de l’enfant : l’adoption par l’ONU le 20 novembre 1989 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), dont nous fêtons donc le 30ème anniversaire.
Pour la première fois dans l’Histoire, un texte international reconnaissait explicitement les enfants comme des êtres porteurs de droits fondamentaux (sociaux, économiques, civils, culturels, voir politiques).
Ce sont ces droits, contenus dans les 54 articles de la convention, qui vont être déclinés au cours de ces deux journées par d’éminentes personnalités.
Ils vont susciter des débats sur la place de l’enfant dans la vie de la cité.
En tout état de cause, parce que les enfants sont plus vulnérables que les adultes, parce qu’ils n’ont pas légalement d’influence politique ou économique, parce que le développement sain des enfants est crucial pour l’avenir de toute société, il convient pour nous, avocats, de veiller à ce que la réforme gouvernementale annoncée de l’Ordonnance du 2 février 1945 ne porte pas atteinte à l’un de ses principes essentiels : la primauté des mesures éducatives sur les mesures répressives.
Parce que la vie n’est pas une peinture, fut elle d’Eugène DELACROIX, par que la vie n’est pas non plus un roman, fut-il de Victor HUGO, formons nous pour faire face à la réalité, formons nous afin que nos enfants et ceux des autres deviennent de véritable citoyens.
Je vous souhaites de fructueuses assises.
V. BRAULT-JAMIN

Aux Enfants Citoyens